Accroître et diversifier la production agricole est primordial pour contribuer à la sécurité alimentaire au Bénin. Hormis les cultures de grande importance comme le maïs, le manioc, le riz, le soja, le niébé et quelques fruitiers (l’ananas, le manguier, l’avocatier, le bananier, le papayer et l’anacardier), il existe des cultures à forts potentiels économiques et nutritionnels qui sont restées non valorisées jusqu’à nos jours. Le Laboratoire de Génétique, Biotechnologie et Science des Semences (GBioS) de la Faculté des Sciences Agronomiques de l’Université d’Abomey-Calavi (FSA-UAC) travaille ardemment à la valorisation de ces espèces négligées. Découvrons dans la suite de cet article le laboratoire GBioS, son champ d’action et l’une des espèces négligées phares sur laquelle il mène des travaux de recherche.
Focus sur le laboratoire GBioS
Le Laboratoire de Génétique, Biotechnologie et de Science des Semences de l’Université d’Abomey-Calavi, dirigé par le Professeur Enoch G. Achigan-Dako travaille depuis une décennie sur une pléthore d’espèces à forts potentiels nutritionnel et économique. La vision de ce laboratoire de recherche est de devenir un groupe d’excellence de premier plan sur les ressources phytogénétiques et la recherche horticole, reconnu aux niveaux national, régional et international pour sa qualité, sa pertinence, son impact et sa durabilité. En poursuivant l’excellence en Afrique dans ses fonctions essentielles de production de connaissances sur les ressources phytogénétiques et de leur utilisation pour améliorer les conditions d’existence des populations à la base, le Groupe est engagé avec les communautés locales pour un changement positif tout en adoptant des valeurs telles que la qualité, la pertinence, l’équité, la durabilité et le respect de l’environnement. Le laboratoire est doté d’un excellent personnel scientifique dont un Maître de Conférence, un Maitre-Assistant, 5 docteurs, 11 doctorants et plus de 10 Mastorants en cours d’encadrement pour l’obtention de leurs diplômes.
Une culture négligée, c’est quoi ?
Désignées par le vocable NUS (Neglected and Underutilized Species), les cultures négligées sont des cultures possédant un fort potentiel économique et nutritionnel, mais qui bénéficient de très peu d’attention de la part des chercheurs et décideurs politiques. Au Bénin, nombreuses sont les cultures endogènes négligées, non valorisées et en voie de disparition. C’est dans l’optique d’apporter sa contribution à la valorisation et l’amélioration de telles espèces en Afrique et en particulier au Bénin que le Laboratoire GBioS mène ses travaux de recherches sur les cultures tels que Synsepalum dulcificum (sisrè ou asisrè), Gynandropsis gynandra (Akaya), Macrotyloma geocarpum (doyiwé) et Sesamum indicum (sésame).
Focus sur le Synsepalum dulcificum : Asisrè ou encore Sisrè
Synsepalum dulcificum, localement appelée Sisrè/Asisrè-tin en langue Fon en République du Bénin, est une espèce arbustive originaire de l’Afrique de l’Ouest (Bénin, Togo, Ghana et Nigéria). Le sisrètin produit des fruits connus sous le nom de Sisrè. En effet, sur le plan scientifique, le Bénin regorge d’une grande diversité au sein de cette espèce dont les fruits sont principalement connus pour leur capacité à conférer le gout sucré à tout produit/aliment acide. La consommation du Sisrè permet de lutter contre les maladies cardio-vasculaires, l’obésité et surtout le diabète. Sous d’autres cieux, la graine sert à la fabrication d’huile végétale et le fruit intervient également en traitement du cancer. Aussi, non seulement sa tige est-elle utilisée comme brosse végétale, mais la décoction de ses racines permet de lutter contre la faiblesse sexuelle. Plus de 50 autres usages traditionnels sont connus pour l’espèce.
L’espèce, malgré son fort potentiel est cependant sujette à une longue période de fructification estimée à 5 ans en milieu naturel. Les travaux réalisés au sein du laboratoire en vue de domestiquer cette espèce ont permis de réduire à 18 mois la durée à la fructification. En plus, le Laboratoire GBioS possède actuellement le plus grand germoplasme de cette espèce au monde avec plus de 350 accessions, une ressource primordiale pour les futurs travaux d’amélioration génétique de l’espèce. Les chercheurs de cette unité travaillent d’arrache-pied pour mieux valoriser cette espèce à travers le développement de sous-produits comestibles disponibles au grand public.
Pour tous vos besoins en plantules de Sisrètin (installation et suivi de plantation) et en fruit frais, rejoignez-nous directement dans l’enceinte de la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) ou contactez-nous:
Tél: (+229) 62426464 / 63230713
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Site web : www.gbios-uac.org / Facebook : www.GBioS.FSA.UAC